vieille domestique et la trouva tout agitée devant la photographie de ses anciens maîtres.
Surprise, elle demanda :
— Que fais-tu, Marianne ? À quoi songes-tu ?
— Je suis bien malheureuse !
— Pourquoi ?
— Ah ! si je pouvais partir !… mais j’ai promis de rester…
— Que veut dire cela ?… Tu m’abandonnes ?…
La servante, les lèvres serrées par l’émotion, les gestes saccadés, répondit :
— J’ai honte de vivre dans une maison où la France est méconnue et l’Alsace bafouée… J’aimais trop mes maîtres pour supporter de semblables attaques.
— Marianne… je t’en prie, je le supporte bien, moi !
— Oh ! vous !… ce n’est plus la même chose !
— Comment ?
— Vous n’êtes plus alsacienne… je vous l’avais prédit… vous vous souvenez ?…
— Dis que je ne l’étais pas ! riposta Louise impétueusement, mais maintenant, je le suis ! De tous les souvenirs malheureux que mes pa-