plus, ne fallait-il pas que les Allemands aient des dehors corrects et aimables envers les vaincus, afin de se les gagner ?
Après un silence, il demanda :
— Tu iras les voir, quand ?
— Dès cet après-midi… répondit Louise d’un ton dégagé.
Herbert la regarda, puis avec autorité, dit :
— Tu laisseras les enfants ici, n’est-ce pas ?
Louise supplia :
— Je comptais les emmener… Les Hürting seraient si heureux de voir mes fils…
Involontairement, elle avait prononcé « mes fils ». Elle eut peur tout à coup qu’Herbert n’en fût froissé et ne vît dans ce possessif l’intention de l’éloigner. Pour réparer, elle ajouta vivement :
— Tu m’accompagneras ?
— Non… je suis trop occupé…
Il hésita, puis reprit :
— Je préfère que tu ne prennes pas les enfants avec toi.
— Pourquoi ?… murmura Louise étonnée.
— Je le préfère…