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SUR LE SOL D’ALSACE

tendre son père, sa mère, par les lèvres de leurs amis.

La matinée lui parut affreusement longue. Elle épiait l’aiguille sur le cadran et regardait monter le soleil, mais tous deux suivaient leur route machinale sans égard pour son impatience.

Son visage resplendissait. L’expression soucieuse qu’il revêtait habituellement comme un masque, disparaissait dans un rayonnement inaccoutumé.

Au repas de midi, Herbert en fît la remarque :

— Quel bonheur t’inonde ce matin ?

Elle répondit, la voix vibrante :

— Les Hürting, les meilleurs amis de mes parents, sont revenus. Ils habitaient Nancy depuis plus de quinze ans et leur retour est une résurrection de toute mon enfance…

Herbert fronça le sourcil. Des Alsaciens… Cependant il ne fit aucun commentaire. Il connaissait l’affection que Louise portait aux Hürting et savait qu’elle ne lui pardonnerait pas la défense qu’il pourrait lui faire de ne plus les fréquenter. Puis, il se croyait sûr d’elle ; de