Aller au contenu

Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/95

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
SUR LE SOL D’ALSACE

l’ennemi héréditaire de notre race… qu’attendais-tu ?

Non… Des consolations se posaient comme un rayon vivifiant sur les phrases douloureuses.

Un grand soulagement détendait le cœur de Louise et un moment vint où ses plaintes ne furent plus qu’un soupir.

Mme Hürting dit :

— Ma pauvre enfant, ne désespère pas…

Puis elle se leva tout en continuant :

— Passons dans la salle à manger… Nous n’avons pas perdu, à Nancy, l’habitude de notre café au lait… nous avons cela de commun avec l’Allemagne… ainsi que notre langage… Tu as cru faire pour le mieux… tout peut s’arranger… Tes parents n’auraient pas aimé M. Ilstein, c’est probable, mais ils seraient fiers de voir leur vieux nid consolidé… Ils te pardonnent à cause de ce sentiment… et de tes souffrances…

À ce moment, M. Hürting vint les appeler. Fritz, familiarisé, lui donnait la main. Sur sa tête blonde, un képi français à deux galons d’or, dansait, trop large… Louise tressaillit… Une vision passa devant ses yeux… elle n’eut pas le