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Page:Fiel - Sur le sol d'Alsace, 1911.djvu/97

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SUR LE SOL D’ALSACE

M. et Mme Hürting revenaient dans le pays natal après bien des hésitations, mais l’amour du sol l’avait emporté. Ils voulaient s’éteindre dans leur vieille maison, où leur bonheur avait éclos, où la guerre avait passé.

M. Hürting voulait revoir les quelques compagnons qui lui restaient et mourir sur la terre d’Alsace, pour lui prouver qu’on ne l’abandonnait pas. Il avait soixante-dix ans déjà… Le temps pressait… ajoutait-il en riant.

Louise protesta, lui faisant des compliments sur sa santé florissante.

Puis, elle les assura tous deux du bonheur qu’elle éprouvait de les voir revenus. Ils seraient ses conseils ; sa force s’accroîtrait de leur présence.

Ils parlèrent de la famille Streicher.

Mme Streicher était veuve depuis quatre ans. Sa fille, mariée à Max Bergmann, habitait Saverne ; Louise la voyait fréquemment, leurs deux maris étant très intimes. Leur petite fille unique, Elsa, était une délicieuse enfant de huit ans.

Louise ne voyait presque pas d’Alsaciennes