Page:Foucaux - Le Religieux chassé de la communauté, 1872.djvu/7

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rien n’entravât sa destinée, demeura dans l’intérieur d’un palais, avec des ustensiles frais pendant le temps frais, chauds pendant le temps chaud. Sa nourriture, choisie par le médecin, n’était pas trop amère, pas trop aigre, pas trop douce, pas trop salée, pas trop échauffante. Pradjâpatî avait des châles et des parures de tout genre, comme une déesse ; elle allait de fauteuil en fauteuil, en passant d’un escabeau sur un autre, sans jamais toucher le sol. Jamais elle n’entendait de bruit désagréable, mais elle était, au contraire, charmée par des accords qui ravissaient le cœur.

Au bout de huit ou neuf mois naquit un fils, charmant à voir, dont la peau avait la couleur de l’or, au visage semblable au soleil, aux longs bras, au front large, aux sourcils épais, au nez bien fait et relevé.

Les parents s’étant rassemblés, on fit, avec toutes les cérémonies d’usage, la fête de la naissance, le vingt et unième jour.

On s’occupa de chercher un nom pour cet enfant ; et, comme dans l’endroit où il se trouvait tout était beau et agréable aux yeux, les parents pensèrent : Il sera beau au milieu de belles choses ; il faut donc, à cause de sa beauté, donner au fils de Nanda, le chef des marchands, le nom de Sounanda[1], et ce fut le nom qu’on lui donna.

On lui donna huit nourrices : deux pour le porter, deux pour l’allaiter, deux pour le laver et deux pour lui servir de compagnes dans ses jeux. Entouré de ces huit nourrices qui lui donnaient du

  1. Nanda signifie « joie » ; Sounanda « grande joie ».