Aller au contenu

Page:Glaire - Introduction historique et critique aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Jouby, 1861, tome I.djvu/23

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2
de la nature

2. Les noms de l’Écriture sainte qui se trouvent le plus ordinairement dans les écrivains sacrés, les Pères de l’Église et les auteurs ecclésiastiques sont[1] : les Livres sacrés ; les Livres saints ; l’Ecriture ou les Ecritures par excellence[2] ; les Lettres sacrées[3] ; les Ecritures saintes[4] ; la Loi[5] ; la Bibliothèque sainte[6] ; Instrument ou acte authentique contenant des ordonnances, des traités, des conventions solennelles, etc.[7] ; Pandecte, c’est-à-dire, recueil de tous les livres écrits sur un même sujet[8] ; la sainte Bible, ou simplement la Bible, mot tiré du grec Biblia (Βιβλία) qui a passé en latin, et qui signifie livres[9] et enfin l’Ancien et le Nouveau Testament[10].

Nous concevons aisément qu’on ait donné à ces livres de semblables qualifications ; celles surtout de saints et de sacrés leur conviennent d’une manière plus particulière, puisqu’ils contiennent la parole de Dieu écrite par des hommes divinement inspirés, qu’ils traitent de la religion, chose la plus sainte et la plus sacrée, qu’ils sont une source de vérité, et qu’ils contribuent puissamment à nous sanctifier, en nous offrant les règles de conduite les plus sages et les plus parfaites[11]. Quant à celle de Testament, donnée aux livres de l’ancienne loi, elle demande quelques explications. Saint Jérôme, expliquant ces mots de Jérémie :

  1. Nous ne citons que les principaux, nous bornant pour les autres à renvoyer au Magnum theatrum vitæ humanæ ; art. biblia., édit. de Laurent Beyerlinck.
  2. Math. XXI, 42. XXII, 29. Joan. V, 39. Act. VIII, 32. Rom. iv, 3. Les Juifs emploient l’hébreu Mikra, que l’on trouve dans Néhémie, VIII, 8, quoiqu’il ne soit question en cet endroit que des livres de Moïse. Ce mot, par son étymologie, signifie, lecture, ce qu’on lit, de même qu’Alcoran chez les musulmans ; mais l’usage y attaché la signification d’écriture, ἡ γραφὴ ; et c’est aussi le sens que lui donne fréquemment les rabbins.
  3. Timoth. III, 15.
  4. Rom. I, 2.
  5. Joan., X, 34. 1 Cor. XIV, 21.
  6. Hier. De scrip. Eccl. passim. Isid. Etym. l., IV, c. III
  7. Tert. Lib. de Pudicitiâ, c.  X. Contr. Marc. l. IV, c. III. Lib. de Coronâ militis, c. III, etc. Hier. in Jes. c. XVI ; in Ezech. c.  XVI, etc. Aug. De civ. Dei, l.  XX, c IV.
  8. Cassiod. Inst. div. Script.IV. Alcuin, dans des vers mis en tête d’une Bible, remarque que le nom de Bibliothèque est très-commun de son temps, mais il préfère celui de Pandecte, comme étant le véritable.

    Nomine Pandectem proprio vocitare memento,
    Hoc corpus sacrum, lector, in ore tuo,
    Quod nunc à multis constat Bibliotheca dicta
    Nomine non proprio, ut lingua Pelasga docet.

  9. Chrysost. Hom. IV in Epist ad. Coloss. et Hom. X in Genes. Ce père et saint Epiphane, Hæres., 29, disent que les Juifs de leur temps appelaient l’Ecriture, Βιβλία.
  10. Matth. XXVI, 28. 2 Cor. III, 14, etc.
  11. Joan. XVII, 17. Conc. Trid. Sess. IV.