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Page:Glaire - Introduction historique et critique aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Jouby, 1861, tome I.djvu/29

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de l’excellence ou de l’autorité.

Hindous, auxquelles on avait attribué une antiquité prodigieuse, dit Klaproth, ont été construites dans le VIIe siècle de l’ère vulgaire, et ont été postérieurement reportées par des calculs à une époque antérieure [1]. » Terminons cette preuve par l’autorité la plus imposante peut-être en cette matière : « Les tables indiennes, dit de Laplace, supposent une astronomie assez avancée ; mais tout porte à croire qu’elles ne sont pas d’une haute antiquité… L’ensemble de ces tables, et surtout l’impossibilité de la conjonction générale qu’elles supposent, prouvent qu’elles ont été construites ou du moins rectifiées dans des temps modernes[2] »

2. Ces livres sont les plus authentiques de tous les livres. Et d’abord ils réunissent tous les caractères internes d’authenticité, puisque la critique la plus sévère et la plus minutieuse, loin d’y avoir rien trouvé d’important qui pût mériter son blâme, a été forcée de confesser que tout y était parfaitement assorti aux circonstances, soit des temps, soit des lieux, soit des personnes. De plus, ils possèdent encore tous les caractères externes d’authenticité, puisqu’ils ont en leur faveur le témoignage de tous les livres subséquents, qui les citent ou les supposent existants, la foi commune et universelle de tout le peuple juif, qui les a toujours reconnus pour authentiques, l’appui d’une multitude de monuments tels que des lois, des fêtes, des solennités, et autres usages, qui ne peuvent s’expliquer qu’en supposant leur authenticité, enfin l’impossibilité même de supposer ces livres, car, comme ils sont la source de la religion, de la législation, du droit public de toute une nation, ils n’auraient pu être faussement attribués à son législateur ou à ses prophètes sans causer les réclamations les plus vives, et ils n’auraient pu obtenir l’assentiment unanime de toute une nation[3]

3. Ces livres et surtout ceux de Moïse ont été le plus soigneusement conservés. Bossuet venant de parler des miracles étonnants que les anciens Hébreux ont vus de leurs yeux, ajoute : « Dieu qui les a faits pour rendre témoignage à son unité et à sa toute-puissance, que pouvait-il faire de plus authentique pour en conserver la mémoire, que de laisser

    pag. 284). » Il est à remarquer que parmi tous les indianistes qui se sont fondés sur l’autorité de Colebrooke pour soutenir la haute antiquité des Védas, il ne s’en trouve aucun qui ait tenu compte de cette restriction, quoiqu’elle soit très-importante dans la question de l’origine de ces livres. Ainsi, tout en louant la conscience et la bonne foi du savant Anglais, nous sommes forcé d’accuser tous ces indianistes d’une grande légèreté.

  1. J. Klaproth, Mémoires relatifs à l’Asie, pag. 397.
  2. Précis de l’histoire de l’astronomie pag. 18 et 20. Paris, 1821.
  3. Dans ce numéro et les suivants nous nous bornons à une simple indication de preuves, parce que ces questions sont discutés fort au long dans tous les traités de la religion, et que d’ailleurs ils regardent plutôt l’introduction particulière à chaque livre que l’introduction à l’Ecriture en général.