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Page:Glaire - Introduction historique et critique aux livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, Jouby, 1861, tome I.djvu/33

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de l’excellence ou de l’autorité.

temps même où une multitude de témoins pouvaient facilement les contredire. Quant aux prophéties, ne pouvant les parcourir toutes, nous nous bornerons à en rapporter quelques-unes qui sont claires et incontestables. C’est une chose évidemment prédite dans l’Ancien Testament, que la connaissance d’un Dieu unique serait communiquée aux Gentils par le moyen des Juifs. Les premières prédictions de ce grand événement ont eu lieu vingt-deux siècles avant Jésus-Christ y c’est-à-dire dans un temps où l’idolâtrie, remplissant toute la terre, rendait la prophétie tout à fait invraisemblable. Or, cependant ce grand événement a eu lieu, et nous envoyons nous-mêmes l’accomplissement. La captivité de Babylone a été prédite avec son retour par Moïse et les autres prophètes ; or cette prédiction a eu encore son parfait accomplissement. La ruine et la destruction entière de Babylone, prophétisées par Isaïe et Jérémie, ont eu lieu. Enfin ne faut-il pas fermer volontairement les yeux à la lumière pour ne point voir que tout ce que les prophètes ont annoncé touchant leur Messie a été littéralement accompli en Jésus de Nazareth ?

8. Enfin ces Livres ont été goûtés et admirés par les hommes les plus savants de l’antiquité ecclésiastique, Origène, saint Jérôme, saint Augustin, saint Basile, saint Grégoire de Nazianze, saint Chrysostome, etc., par Bossuet, Fénelon, Fleury, et une multitude d’autres beaux génies des temps modernes. Ils ont été examinés par les plus habiles et les plus rigoureux critiques, Grotius, Bochart, R. Simon, et mille autres, et ils n’ont reçu de leur part que les témoignages d’une grande admiration. Attaqués par Voltaire, Bolingbrocke et toute la nuée des incrédules qui les ont suivis, ils sont restés pleinement victorieux de leurs attaques. « Les anciens agresseurs de notre religion, dit Bullet, ne trouvaient dans les auteurs sacrés que les objections qu’une première lecture pouvait offrir. Il n’en est pas de même de ceux qui s’élèvent contre elle aujourd’hui : ils ont, pour ainsi parler, mis ces saints livres au creuset, ils ont employé les conjectures de là critique, les obscurités de la chronologie, les fables des anciens peuples, les écrits des écrivains profanes, les inscriptions des médailles, les incertitudes de la géographie des premiers temps, les sophismes de la logique, les découvertes de l’histoire naturelle, les expériences de la physique, les observations de la médecine, les subtilités de la métaphysique, les recherches de la philologie, les profondeurs de l’érudition, la connaissance des langues, les relations des voyageurs, les calculs de la géométrie, les figures de la rhétorique, les règles de la grammaire, les procédés de tous les arts : en un mot, ils ont tout mis en usage pour trouver nos divines Écritures en défaut[1]. » Mais tous ces efforts ont été sans succès, et ces assauts si violents n’ont servi qu’à en affermir la divine autorité. Bien plus, un

  1. Réponses critiques, préfaces, pag. VII, VIII.