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de l’écriture sainte.

des chrétiens, se rendant ainsi agréable aux ariens, et il garde leur circoncision. Pour se faire bien venir des philosophes, il préfère le polythéisme, ou plutôt le stoïcisme, au déisme. Pour se donner un air de sainteté, il prohibe l’usage du vin. Pour gagner les cœurs par le prestige de l’espérance, il promet aux hommes les Champs-Elysées après la mort. Afin d’être en état de fournir aux besoins de ses partisans ou de ses complices, il ramasse de toutes parts, sous couleur d’aumône, des sommes immenses. De peur d’offenses les chrétiens, il décerne les noms les plus pompeux à Jésus-Christ et à ses apôtres, il leur prodigue les éloges, il établit enfin tous ses préceptes sur le profit qu’il peut en retirer pour le succès de ses desseins ambitieux, » etc.

» Mais si les chrétiens, continue Janssens, regardent leurs livres saints comme divinement inspirés, c’est qu’ils les ont reçus comme tels de Jésus et des apôtres, qui ont appuyé leur mission divine par de vrais miracles et d’authentiques prophéties. »


QUESTION DEUXIÈME.
L’inspiration s’étend-elle à toutes les parties de l’Ecriture, même à celles qui ne concernent ni la foi, ni les mœurs ?

Quelques auteurs, même parmi les catholiques, n’ont pas fait difficulté de soutenir que l’Esprit saint n’a ni inspiré, ni même favorisé de son assistance spéciale les écrivains sacrés dans les choses qui n’ont point de rapport à la religion. Henri Holden, entre autres, dit, dans son Analyse de la foi chrétienne, ouvrage d’ailleurs fort estimable : « La quatrième chose est que le secours spécial accordé à l’auteur de chaque livre reçu dans l’Eglise pour la parole de Dieu, ne s’étend qu’aux choses qui sont purement doctrinales ou qui ont un rapport prochain et nécessaire avec la doctrine ; mais dans les choses qui ne sont point du dessein de l’auteur et qui se rapportent ailleurs, nous croyons que Dieu ne les a assistés que comme il assiste les autres écrivains qui ont beaucoup de piété[1]. »

  1. Holden, Analysis fidei christianæ, l. I, cV. — Voy. R. Simon, Hist. crit. du N. T. chxxiv, pag. 295-297. Nous devons faire observer que Holden reconnaît cependant qu’il n’y à rien de faux dans l’Ecriture : Quamvis enim nullam complectatur Scriptura falsitatem, etc. Hold. Ibid. Nous sommes de l’avis de R. Simon ; l’auteur aurait dû expliquer son sentiment mieux qu’il ne l’a fait.