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Page:Goethe-Nerval - Faust Garnier.djvu/12

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exerce dès lors la plus féconde influence sur leur génie. Gœthe s’associe à la publication de Schiller intitulée : Les Heures ; il écrit ses Élégies romaines, ses Épigrammes vénitiennes, ses ballades les plus dramatiques, des idylles gracieuses ; il maîtrise la fougue de Schiller, qui compose alors ses plus belles tragédies ; lui-même, dont l’ardeur est ranimée, achève Wilhelm Meister, ce tableau si curieux de la vie humaine, semé d’épisodes charmants inspirés par la société du XVIIIe siècle ; et il publie Hermann et Dorothée, sorte d’idylle épique, comme disent les Allemands, où la pensée est si pure, si élevée, où les malheurs de la guerre sont déplorés si vivement, où d’excellentes figures bourgeoises, pleines de vie, offrent tant d’intérêt. Vers la même époque, Gœthe publiait avec Schiller les Xénies, critiques mordantes contre les médiocrités envieuses et les esprits rétrogrades. La Fille naturelle, drame en cinq actes, qui avait la prétention de peindre la Révolution française, n’est pas l’une de ses meilleures productions ; il n’a pas été heureusement inspiré. C’est alors qu’il traduisit le Neveu de Rameau, qui n’avait pas encore été publié en français et qu’il y ajouta des notes curieuses sur les écrivains français du XVIIIe siècle. La mort de Schiller, 1805, fut un coup terrible pour Gœthe : il avait perdu, disait-il, la moitié de lui-même. Il termina le drame de Démétrius, que son ami avait laissé inachevé, puis se replongea dans l’étude, qui lui était devenue plus nécessaire que jamais. — Il termine alors la première partie de Faust, prépare la Théorie des couleurs, publie les Affinités électives, œuvre remarquable par les analyses psychologiques, mais trop