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— Pourquoi va-t-on dans les prairies ?
Disent les belles, c’est pour nous. —
Les solitudes assombries
Sont des rivales, savez-vous ?
— Pourquoi va-t-on dans les prairies ?
Disent les belles, c’est pour nous. —
À vos cœurs, Toinons et Maries,
On peut préférer les cailloux ;
— Pourquoi va-t-on dans les prairies ?
Disent les belles, c’est pour nous. —
Les sources, dans l’ombre attendries.
Pleurent quand vous nous rendez fous ;
— Pourquoi va-t-on dans les prairies ?
Disent les belles, c’est pour nous. —
Les fauvettes, d’azur nourries.
Prennent les songeurs pour époux ;
— Pourquoi va-t-on dans les prairies ?
Disent les belles, c’est pour nous. —
Et les fleurs, dans leurs rêveries.
Font aux poëtes les yeux doux.
7 septembre 1854.