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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/149

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vas mouiller ta robe à cette heure dans l'herbe,
Lyda, pourquoi vas-tu dans les champs si matin ?
Lyda répond : — Je cède au ténébreux destin,
J'aime, et je vais guetter Damœtas au passage,
Et je l'attends encor le soir, étant peu sage,
Quand il fait presque nuit dans l'orme et le bouleau,
Quand la nymphe aux yeux verts danse au milieu de l'eau.
— Lyda, fuis Damœtas ! — Je l'adore et je tremble.
Je ne puis lui donner toutes les fleurs ensemble,
Car l'une vient l'automne et l'autre vient l'été ;
Mais je l'aime. — Lyda, Lyda, crains Astarté.
Cache ton cœur en proie à la sombre chimère.
Il ne faut raconter ses amours qu'à sa mère
À l'heure matinale où le croissant pâlit,
Quand elle se réveille en riant dans son lit.


VII BION


Allons-nous-en rêveurs dans la forêt lascive.
L'amour est une mer dont la femme est la rive,
Les saintes lois d'en haut font à ses pieds vainqueurs
Mourir le grand baiser des gouffres et des cœurs.