Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/193

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Ah ! tu portes en toi, reptile, un exemplaire D'idéal qu'il eût dû copier pour te plaire ! Tu compares, homme de peu, Moucheron que prendrait l'araignée en ses toiles, Ce que ton front contient au ciel rempli d'étoiles, Ce dedans du crâne de Dieu !

Montre ta force. Allons, règne. Que l'étendue Sous ton vaste regard se prosterne éperdue ; Prouve aux astres leur cécité ; Déplace les milieux, les axes et les centres ; Fouille l'onde et l'éther ; poursuis dans tous ses antres La monstrueuse immensité !

Questionne, surprends, scrute, découvre, arrache ! Harponne au fond des mers le typhon qui s'y cache ; Trouve ce que nul n'a trouvé ; Sois le Tout-Puissant ; fais des pêches inouïes ; Sonde et plonge ; et reviens, traînant par les ouïes L'hydre Océan sur le pavé !

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