Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/194

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Ah ! tu dis : — Dieu n'est pas, puisque le mal existe. Je chasse Jéhova parce que je suis triste. — Bien. Dresse-toi sur ton séant ; Étouffe en toi l'amour et l'espoir ; raille et blâme ; Ferme ton volet sourd ; allume dans ton âme Le hideux réchaud du néant !

Mars, Jupiter, Saturne, ô planètes profondes, Vous du moins, vous croyez ! Le jour où tous les mondes Épars dans le gouffre vermeil, Retirant l'air céleste à leur voûte obscurcie, Nieraient à la fois Dieu, cette sombre asphyxie Irait éteindre le soleil !