Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/321

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Esprit humain, nul vent ne te cassera l'aile. Jamais rien ne pourra troubler le parallèle Entre l'ordre céleste et l'humaine raison ; L'aurore frémirait derrière l'horizon Des propositions que lui ferait l'abîme. L'enchaînement sans fin suit une loi sublime ; Toute ombre est une fuite ; et toujours le moment Superbe, où blanchira le bas du firmament, Vient quand il doit venir, et jamais la Chaldée Ni l'Inde aux yeux rêveurs n'ont vu l'aube attardée ; Nul souffle au fond du ciel n'éteint l'éternel feu ; L'infini conscient que nous appelons Dieu Soutient tout ce qui penche, entend tout ce qui pleure. Aucun fléau ne peut demeurer passé l'heure ; Nulle calamité n'a droit de s'arrêter ; Dieu ne permettra pas à la nuit de rester. Dieu ne laissera pas continuer le crime. Croit-on que le soleil manquerait à la cime Qui l'attend, lui le grand visage souriant ? Comprendrait-on l'étoile oubliant l'Orient ? Le devoir de l'obstacle est de se laisser vaincre. Demain nous appartient ; rien ne pourra convaincre Le jour qu'il ne doit pas se lever du côté