Aller au contenu

Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le crocodile affreux, dont le Nil cache l’antre,
Et qui laisse aux roseaux la marque de son ventre,
A peur de l’ichneumon ;
L’hirondelle devant le gypaète émigre ;
Le colibri, sitôt qu’il a faim, devient tigre ;
L’oiseau-mouche est démon.


Le volcan, c’est le feu chez lui, tyran et maître,
Mâchant les durs rochers, féroce et parfois traître,
Tel qu’un sombre empereur,
Essuyant la fumée à sa bouche rougie,
Et son cratère enflé de lave est une orgie
De flammes en fureur ;


La louve est sur l’agneau comme l’agneau sur l’herbe ;
Le pâle genre humain n’est qu’une grande gerbe
De peuples pour les rois ;
Avril donne aux fleurs l’ambre et la rosée aux plantes
Pour l’assouvissement des abeilles volantes
Dans la lueur des bois ;