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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/77

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Des pans de linceuls blancs et des plis de draps noirs ;
L’eau des torrents, éparse et de lueurs frappée,
Ressemble aux longs cheveux d’une tête coupée ;
Dans la brume on dirait que leurs escarpements
Sont d’une boucherie encor tiède fumants ;
Tous ces géants ont l’air de faire dans la nue
Quelque exécution sombre qui continue ;
L’air frémit ; le glacier peut-être en larmes fond ;
Fatals, calmes, muets, et debout dans le fond
De la place publique effrayante des plaines,
Sur leurs vagues plateaux, sur leurs croupes hautaines,
Ils ont tous le carré hideux des castillos,
Comme des échafauds qui portent des billots.



II

Terreur des plaines.


Certes, c’est ténébreux ; et, devant deux provinces,
Devant deux gras pays, un tel réseau de princes
N’attache pas pour rien des mailles et des nœuds
Et des fils aux pitons des pics vertigineux ;