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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/93

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triomphants, gais, funèbres, vermeils ;
D'un ciel qui serait tombe ils seraient les soleils.

Ce sont les rois.
                               Ce sont les princes de l'embûche
Gigantesque où le Nord de l'Espagne trébuche,
Les seigneurs du glacier, du pic et du torrent,
Les vastes charpentiers de l'abattage en grand,
Les dieux, les noirs souffleurs des trompes titaniques
D'où sortent les terreurs, les fuites, les paniques.

Germes du maître altier que l'avenir construit,
Semences du grand trône encor couvert de nuit,
Grains de ce qui sera plus tard le roi d'Espagne,
Ils sont là. C'est Pancho que la crainte accompagne,
Genialis, Sforon qu'Urgel a pour fardeau,
Gildebrand, Égina, Pervehan, Bermudo,
Juan, Blas-le-Captieux, Sanche-le-Fratricide ;
Le vieux tigre, Vasco Tête-Blanche, préside.
Près de lui, deux géants : Padres et Tarifet ;
L'armure de ceux-ci, dans les récits qu'on fait,
Avec le plomb bouillant de l'enfer est soudée,
Et les clous des brassards sont longs d'une coudée.