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Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/240

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meurt à Corinthe, Alexandre meurt à Babylone. Ces deux cyniques, l’un du haillon, l’autre de l’épée, s’en vont ensemble, et Diogène, avide de jouir de l’immense lumière inconnue, va encore une fois dire à Alexandre : Retire-toi de mon soleil.

Que signifient certaines concordances des mythes représentés par les hommes divins ? Quelle est cette analogie d’Hercule et de Jésus qui frappait les Pères de l’Église, qui indignait Sorel, mais édifiait Du Perron, et qui fait d’Alcide une espèce de miroir matériel de Christ ? N’y a-t-il pas communauté d’âme, et, à leur insu, communication entre le législateur grec et le législateur hébreu, créant au même moment, sans se connaître et sans que l’un soupçonne l’existence de l’autre, le premier l’aréopage, le second le sanhédrin ? Étrange ressemblance du jubilé de Moïse et du jubilé de Lycurgue ! Qu’est-ce que ces paternités doubles, paternité du corps, paternité de l’esprit, comme celle de David pour Salomon ? Vertiges. Escarpements. Précipices.

Qui regarde trop longtemps dans cette horreur sacrée sent l’immensité lui monter à la tête. Qu’est-ce que la sonde vous rapporte jetée dans ce mystère ? Que voyez-vous ? Les conjectures tremblent, les doctrines frissonnent, les