Aller au contenu

Page:Hugo - William Shakespeare, 1864.djvu/253

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

en tumulte surgissent autour de nous de toutes parts, et, ce qui n’est pas la moindre merveille, sans troubler la majestueuse tranquillité de l’Être. Ce tumulte, c’est l’harmonie.

Les énormes ondes concentriques de la vie universelle sont sans bords. Le ciel étoile que nous étudions n’est qu’une apparition partielle. Nous ne saisissons du réseau de l’Être que quelques mailles. La complication du phénomène, laquelle ne se laisse entrevoir, au-delà de nos sens, qu’à la contemplation et à l’extase, donne le vertige à l’esprit. Le penseur qui va jusque-là n’est plus pour les autres hommes qu’un visionnaire. L’enchevêtrement nécessaire du perceptible et du non perceptible frappe de stupeur le philosophe. Cette plénitude est voulue par ta toute-puissance, qui n’admet point de lacune. La pénétration des univers dans les univers fait partie de ton infinitude. Ici nous étendons le mot univers à un ordre de faits qu’aucune astronomie n’atteint. Dans le cosmos que la vision épie et qui échappe à nos organes de chair, les sphères entrent dans les sphères, sans se déformer, la densité des créations étant différente ; de telle sorte que, selon toute apparence, à notre monde est inexprimablement amalgamé un autre monde, invisible pour nous invisibles pour lui.