Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/136

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l’extérieur et deux restaient à l'intérieur. Il interrogea là-dessus Gabriel, qui lui répondit : « Quant aux deux fleuves intérieurs, ils coulent dans le paradis, mais pour les deux fleuves extérieurs, ce sont le Nil et l’Euphrate. » On lit aussi dans la tradition que le Nil, l’Euphrate, le Seïhân (Yaxartès) et le Djeïhân (Oxus), sont tous au nombre des fleuves du paradis. Le cours du Nil se dirige du midi au nord, contrairement à celui de tous les autres fleuves (!). Une des particularités merveilleuses qu’il présente, c’est que le commencement de sa crue a lieu pendant les grandes chaleurs, lorsque les rivières décroissent et se dessèchent ; et le commencement de la diminution de ses eaux coïncide avec la crue et les débordements des autres fleuves. Le fleuve du Sind lui ressemble en cela, ainsi que nous le dirons ci-après. Le premier commencement de la crue du Nil a lieu au mois (syrien) de hazîrân, qui est le même que celui de juin. Lorsqu’elle atteint seize coudées, l’impôt territorial prélevé par le sultan est acquitté intégralement. Si le Nil dépasse ce chiffre d’une seule coudée, l’année est fertile et le bien-être complet. Mais s’il parvient à dix-huit coudées, il cause du dommage aux métairies et amène des maladies épidémiques.