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mit fin à ses jours[1]. L’auteur du Mecâlic alabsâr, mort on 1349, et par conséquent contemporain d’Ibn Batoutah, cite parmi les marchands et les voyageurs qui lui avaient communiqué des renseignements, le chérif Abou’lhaçan Alv Kerbélaiy[2]. Ce personnage ne serait-il pas le même que celui dont notre auteur raconte les aventures et la fin tragique ?

Le voyageur dont nous publions la relation était parti de sa ville natale, Tanger, à l’âge de vingt-deux ans, dans le but de faire le pèlerinage de la Mecque ; mais, possédé à un haut degré de la passion des voyages, il ne se borna pas à visiter les pays situés sur sa route, ce qui n’aurait pas été cependant une petite entreprise, car il avait à traverser, avant d’arriver à Médine et à la Mecque, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, la Tripolitaine, l’Égypte et le golfe Arabique, ou bien l’Arabie Pétrée. Il fit plusieurs fois le pèlerinage de la Mecque, explora les diverses provinces de l’Arabie, la Syrie, la Perse, l’Irâk arabe, la Mésopotamie, le Zanguebar, l’Asie Mineure, le Kiptchak ou Russie méridionale, alors possédé par des princes issus du fils aîné de Djenguiz khan ; il fit une excursion à Constantinople, traversa la grande Boukharie, l’Afghanistan, et entra dans la vallée de l’Indus. Il se rendit ensuite à Dihli, qui était alors la capitale de l’empire musulman dans l’Inde, et où il exerça pendant deux ans les fonctions de kâdhi ; après quoi il fut chargé, par le sultan Mohammed ibn Toghlouk, d’une mission près de l’empereur de la Chine, et gagna la côte de Malabar et le port de Calicut, qui était le grand entrepôt du commerce de l’Inde

  1. Voyages d’Ibn Batoutah dans la Perse et dans l’Asie centrale, traduits par M. Defrémery, Paris, 1848, p. 100-102.
  2. Notices et extraits des manuscrits, t. XIII, p. 223.