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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/198

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d’histoires, touchant sa sévérité envers les criminels. Nous rapporterons, comme exemple, l’anecdote suivante : une fenmie se plaignait un jour à lui de ce qu’un de ses mamloûcs les plus chers avait commis une injustice à son égard, en lui buvant du lait qu’elle voulait vendre. Elle n’avait, d’ailleurs, pas de preuve de ce qu’elle avançait. L’émir manda le mamloûc, qui fut fendu par le milieu du corps, et le lait sortit de ses entrailles. — Une histoire pareille est arrivée sous Atris, un des émirs du roi Nâcir, lorsqu’il était gouverneur d’Aïdhàb ; et une autre aussi sous le roi Kébec, souverain du Turkistàn.

Je quittai Tripoli et me rendis à la forteresse des Curdes (Hisn alacrâd). C’est une petite ville, qui a en abondance des arbres et des canaux. Elle est située sur le sommet d’une colline, et elle possède une zàouïah qu’on nomme l’ermitage de l’ibràhîmite, du nom de quelque grand émir. Je me logeai chez le kâdhi de la place, dont je ne me rappelle pas exactement le nom à présent.

Ensuite je me transportai à la ville de Hims (Emèse), qui