Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/199

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est jolie. Ses environs sont agréables, ses arbres touffus, ses fleuves remplis d’eau, et ses marchés fournis de larges voies de communication. Sa mosquée principale se distingue par une beauté parfaite, et elle a au milieu un réservoir d’eau. Les habitants d’Emèse sont de race arabe, et doués de bonté et de générosité. Au dehors de cette ville est le tombeau de Khâlid, fils d’Alouélîd, le glaive de Dieu et de son envoyé ; et à côté, il y a une zàouïah et une mosquée. Sur le tombeau se voit une couverture noire. Le kâdhi d’Emèse est Djemâl eddîn Achchérichy (de Xérès en Espagne), un des hommes les plus beaux de figure et les meilleurs pour la conduite.

Je sortis d’Emèse pour me rendre à la ville de Hamâh (ancienne Epiphania), une des métropoles les plus nobles de la Syrie, et une de ses villes les plus admirables. Elle possède une beauté resplendissante et une grâce parfaite ; elle est entourée de jardins et de vergers, près desquels on voit des roues hydrauliques, qu’on prendrait pour des globes célestes qui tournent. Elle est traversée par le fleuve considérable nommé Al’àcy (le rebelle ; Oronte ou Axius). Elle a