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des quatre sectes orthodoxes. L’un d’eux était le kâdhi Camâl eddîn, fils d’Ezzemiécàny, de la secte de Chàfi’y. C’était un personnage d’un esprit élevé ; il était très-puissant, doué d’un noble cœur, d’un beau caractère, et versé dans diverses sciences. Le roi Nâcir l’avait envoyé chercher pour l’élever au poste de chef des kâdhis dans la capitale de son royaume ; mais cela n’a pas pu s’accomplir à son égard, puisqu’il mourut à Belbeys, pendant qu’il se dirigeait vers le Caire. Lorsqu’il fut investi de la dignité de kâdhi à Alep, il fut complimenté par les poètes de Damas et autres lieux ; et parmi ceux qui lui adressèrent des vers, se trouva le poète de la Syrie, Chihâb eddîn Abou Becr Mohammed, fils du cheikh traditionnaire Chams eddîn Abou Abd Allah Mohammed, fils de Nobàtah elkorachy elomaouy elfàriky. Il le loua par un long et remarquable poème, dont voici le commencement :

Djillik, la vaste (ce nom est ici pris pour Damas ; cf. le Méraçid alithilâ, édition de M. Juynboll, t. I, p. 261), a été triste de ton absence, tandis que Achchahbà s’est réjouie de ton arrivée.