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plus haut de la Syrie, et le premier que l’on découvre de la mer. Ses habitants sont des Turcomans ; et l’on y voit des sources et des fleuves. De là, je me transportai vers le mont Loubnàn (Liban), qui est un des plus fertiles du monde. Il fournit différentes sortes de fruits ; il a des sources d’eau, d’épais ombrages, et il ne manque jamais de gens voués entièrement au culte de Dieu très-haut, d’individus ayant renoncé aux biens du monde, ni de saints personnages. Il est renommé pour cela ; et je vis, pour ma part, dans cet endroit, un certain nombre de personnes pieuses, qui s’y étaient retirées pour adorer Dieu, mais dont les noms ne sont pas célèbres.


ANECDOTE.

Un des hommes pieux que j’y rencontrai m’a raconté le fait suivant : « Nous étions, dit-il, sur cette montagne, avec un certain nombre de fakirs, durant un froid très-violent ; nous allumâmes un grand feu, et nous fîmes cercle autour de lui. Un des individus présents se mit à dire : « Il serait bon d’avoir quelque chose à rôtir sur ce brasier. » Alors, un de ces pauvres, que les grands méprisent, et desquels