Aller au contenu

Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/243

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

on ne tient nul compte, dit : « Sachez que je me trouvais, au moment de la prière de Tasr (Taprès-midi), dans l’oratoire d’Ibràhîm, fils dWdhem ; or je vis, à peu de distance, un onagre qui était entouré de tout côté par la neige, et je pense qu’il ne peut pas bouger de là. Si vous allez vers lui, vous pourrez le prendre et rôtir sa chair dans ce feu-ci. » Le pieux narrateur continue ainsi son récit : « Nous allâmes, au nombre de cinq, à la recherche de cet âne sauvage et nous le trouvâmes dans l’état qui nous avait été décrit ; nous le prîmes et l’apportâmes à nos camarades ; nous l’égorgeâmes et rôtîmes sa chair dans notre feu. Nous avons beaucoup cherché le fakîr qui nous l’avait découvert, mais sans parvenir à en trouver le moindre vestige. Nous fûmes fort émerveillés de cette aventure. »

De la montagne du Liban, nous arrivâmes à la ville de Ba’labec (Ba’albec, anciennement Heliopolis). C’est une ville belle, ancienne, et des meilleures de la Syrie ; elle est entourée par d’admirables vergers et des jardins célèbres ; son sol est traversé par des rivières rapides, et elle ressemble