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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/317

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nuit comme de jour, par la crainte qu’inspire cette campagne déserte, au milieu de laquelle est le Ouâdi Elokhaïdhir, à l’instar de celui de l’enfer. (Que Dieu nous en préserve !) Les pèlerins y ont une certaine année éprouvé de grands malheurs, à cause du vent chaud et empoisonné (sémoùm) qui y souffle. Les eaux s’épuisèrent et le prix d’un vase plein d’eau monta à mille dinars ; mais acheteur et vendeur mouraient également, ainsi que cela fut écrit sur une pierre de la vallée.

Après cela on campe à l’étang de Mo’azzham, qui est vaste et doit son nom au roi Elmo’azzham, un des petits-fils d’Ayyoûb. (Conf. Recueil de voyages et de mémoires publiés par la Société de géographie, t. 11, pag. 133.) L’eau de pluie s’y assemble dans quelques années, et dans d’autres il est à sec. Le cinquième jour, depuis le départ de Taboûc, la caravane arrive au puits de Hidjr, je veux dire les demeures des Thamoudites. Il contient beaucoup d’eau ; mais aucune personne n’y descend, quelle que soit la violence de sa soif, et cela par imitation de la conduite de l’envoyé de Dieu, lors-