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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/40

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Égypte par le sultan Beïbars, à la suite de la victoire qu’il remporta sur les Mongols et les Turcs, en 1277, près d’Abouloustaïn (actuellement Elbostàn), en Asie Mineure. Almélic appartint d’abord à Kalâoûn, qui n’était encore qu’émir. En l’année 698 (1298-1299), Almélic avait le titre de djoukendar (officier chargé de porter la raquette avec laquelle le sultan poussait la balle, au jeu du mail à cheval), et il fut député à Carac par les autres émirs, pour en ramener le sultan Mélic Nàcir[1]. Par la suite, il devint émir alhâddj, c’est-à-dire conducteur de la caravane de la Mecque, et fut nommé par le sultan Almélic Assàlih ïsmaïl, vice-roi de l’Egypte (Nâib assalthanah). Il occupa cette dernière place pendant deux ans, en fut dépouillé par le sultan Almélic Cha’bân, dans l’année 746 (1345), et fut étranglé à Alexandrie, dans la même année, ou, selon une autre version, vers le milieu de la suivante. Il avait vécu plus de quatre-vingt-dix ans[2].

Tels sont les points de détail, en bien petit nombre, et pris seulement dans le chapitre de l’Égypte, sur lesquels il nous a paru bon d’insister particulièrement, soit pour corroborer, soit pour rectifier les allégations de notre auteur. Nous ne croyons pas devoir signaler ici tous les renseignements curieux que présente, dans ce volume, le récit d’Ibn Batoutah, soit en ce qui concerne la personne et le caractère des princes dont il visita la

  1. Histoire des sultans mamlouks de l’Égypte, par Makrizi, traduite par M. Quatremère, t. II, II° partie, p. 123, 126. Ailleurs (sub anno 708), il est nommé, dans le même ouvrage (ibid., p. 284), Seïf eddin almulk.
  2. Makrizy, apud de Sacy, Chrest. arabe, t. II, p. 175 ; Orientalia, t. II, p. 379, 384.