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Page:Ibn Battuta - Voyages - Traduction Sanguinetti - Volume 1.djvu/39

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lequel avait été témoin de ses derniers moments. Nous devons faire observer, que le géographe turc Hadji Khalfah a rapporté, dans son Djihân-Numa ou cosmographie, touchant la mort de Châdhily, une légende qui offre quelque ressemblance avec la nôtre, mais qui est bien autrement merveilleuse[1]. Plus loin, Ibn Batoutah mentionne la sépulture de Châdhily, située dans l’Égypte supérieure, entre le Nil et la mer Rouge. Il est peut-être bon de rapprocher de ce passage de notre voyageur les paroles suivantes de Burckhardt : « Dans les montagnes à l’est de Daraou, dans l’Égypte supérieure, à trois journées de ce village, vers la mer Rouge, est une plaine avec des puits d’eau douce, qui est appelée Cheïkh-Châdely, à cause de la tombe d’un saint homme, que l’on dit être mort en cet endroit, sur la route de Kosseir à Souakin, laquelle passe tout près des puits. La tombe est tenue en grande vénération par les Égyptiens ; un des beys mamloucs a construit au-dessus d’elle une coupole ; et des individus font fréquemment le vœu de visiter le tombeau du cheïkh, et d’y sacrifier une brebis en son honneur[2]. »

A l’article de Fawwa (Fouéh), dans la basse Égypte, Ibn Batoutah dit qu’il rencontra l’émir Seïf eddin Yelmélec ; il ajoute : « Au lieu de Yelmélec, le peuple appelle cet émir Almélic ; en quoi il se trompe. » Nous devons faire observer que, malgré l’assertion de notre voyageur, l’émir Seïf eddîn est toujours appelé, par les historiens, Almélic et non Yelmélec. Ce personnage faisait partie d’une des familles qui avaient été prises, et emmenées en

  1. Voyez l’extrait du Djihân Numa, publié par Silv. de Sacy, d’après la traduction manuscrite d’Armain, dans sa Chrestomathie arabe, t. I, p. 481-482.
  2. Travels in Nubia, p. 418.