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Page:Ibn Khaldoun - Histoire des Berbères, trad. Slane, tome 1.djvu/469

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EN-NOWEIRI.

ton gouvernement, lui répondit El-Ouélîd, et sois assuré de ma bienveillance. » — Hassan reprit : « Je jure que jamais je n’accepterai plus un commandement sous la dynastie oméïade ! ». Par sa fidélité et sa probité, Hassan s’était acquis le titre d’Es-Cheikh-el-Emîn (le vieillard intègre). Il eut pour successeur Mouça-Ibn-Noceir.

§ XII. — GOUVERNEMENT DE MOUÇA-IBN-NOCEIR.

Sur le refus de Hassan, El-Ouélîd écrivit à son oncle Abd-el-Azîz, d’envoyer en Ifrîkïa Mouça-Ibn-Noceir[1], et il lui signifia que cette province serait indépendante de celle de l’Égypte, et qu’elle relèverait immédiatement du khalife[2].

Aussitôt que Mouça fut arrivé à sa destination, il déposa Saleh[3], lieutenant de Hassan, et ayant appris qu’il se trouvait sur les frontières une foule de gens qui s’étaient soustraits à l’obéissance, il envoya contre eux son fils Abd-Allah, qui les défit dans une bataille et ramena à son père cent mille prisonniers. Son second fils, Merouan, qu’il avait envoyé d’un autre côté, rentra également avec cent mille prisonniers. Mouça, lui-même, marcha dans une autre direction et revint avec le même nombre de captifs. « Ce jour-là, dit El-Leith-Ibn-Sâd, le quint légal montait à soixante mille prison-

  1. Au rapport d’Ibn-Açaker, dans son histoire biographique de Damas, (manuscrit de la bibliothèque d’Atef-Pacha, à Constantinople), le nom du père de Mouça est la forme diminutif de Nasr, ce qui montre qu’on le prononçait Noceir et non pas Nacir.
  2. Nous venons de faire observer qu’Abd-el-Azîz mourut avant l’avènement d’El-Ouélîd. En-Noweiri s’est donc trompé ici de nouveau. Ibn-Abd-el-Hakem dit que la nomination de Mouça au gouvernement de l’Afrique eut lieu en 78 ou 79 (697-9) ; Ibn-Açaker la place en 79, et nous lisons dans le Nodjoum qu’en l’an 84, Mouça avait fait des grandes conquêtes dans ce pays et ramené cinquante mille prisonniers. Il est donc évident que la date de 86, indiquée par En-Noweiri et Ibn-Khaldoun (dans l’histoire des émirs arabes), est inexacte.
  3. Abou-Saleh, selon Ibn-Abd-el-Hakem.