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Page:Janin - La Bretagne, 1844.djvu/14

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des écueils noirs et tranchants, des bruits d’une ardeur sauvage, semblent défendre cette terre solennelle, où viennent se briser incessamment les vagues vertes et saccadées de l’océan Britannique.

À l’ouest et au sud de la Bretagne se déroulent les îlots de l’Atlantique. Cette fois encore le paysage prend un aspect plus sauvage, les côtes s’élèvent plus désolées et plus menaçantes, ce ne sont que souvenirs lugubres, tristesses infinies, histoires de funérailles et d’horribles catastrophes. Qui pourrait compter les marins engloutis entre le cap Saint-Matthieu et la baie des Trépassés ? qui pourrait dire

Vue du cap Saint-Matthieu.

les naufragés massacrés par les pilleurs de mer entre les brisants de l’île de Sein et l’embouchure de la Loire ? Ce fleuve, qui sépare le Poitou de la Bretagne, continue au midi les limites de cette province, dont les marches de l’Anjou, du Maine et de la Normandie forment la frontière continentale.

Le sol de la Bretagne est tout hérissé d’accidents pittoresques : collines, plaines, montagnes, ruines, déserts, fraîche verdure, pro-