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Page:Jeanne-Landre-Echalote continue 1910.djvu/65

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Histoire d’occultisme.

bistrot qui n’a l’air de rien, mais où il s’en passe d’époilantes dans l’arrière-boutique. »

— Vraiment ? — fit la Grande Bringue, furieusement excitée.

— Dame ! à ce que raconte Victor.

Un temps de réflexion se fit, durant lequel Véronique Sirop soupesa ses responsabilités d’éducatrice. Hélas ! sans avoir croqué la pomme, elle était fille d’Ève et la curiosité l’asticotait.

— Voulez-vous que je me renseigne sur cet établissement ? Si les séances n’y sont pas privées, nous pourrions nous y rendre ensemble.

— Ça colle.

Quelques jours plus tard, guidées par le chaud de vins dans une obscurité profonde, les deux femmes prenaient place sur des chaises boiteuses et assistaient, les dents grinçantes et l’estomac serré, à l’apparition d’un fantôme de haute taille.

C’était Jean Bart.

— Qui qu’c’est qu’ça, Jobard ? — murmura Échalote à l’oreille de Mlle Sirop.

— Un marin célèbre… Mais, chut, ne bougez pas.

Obéissant, parce que militaire, le fantôme, d’abord immobile dans son cadre de drap noir,