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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/109

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le chien d’or

Que le roi amène Nashti, la reine, pour que les princes et les nobles de sa cour puissent admirer sa beauté !

Bigot, trop pris de vin pour avoir des scrupules, se rendit aux désirs de ses gais compagnons. Il se leva, Cadet prit son fauteuil.

— Gare à vous, dit-il, si je l’amène, montrez-vous respectueux.

— Nous baiserons la poussière de ses pieds, répondit Cadet, et nous vous reconnaîtrons pour le plus grand roi que l’ancienne ou la Nouvelle-France aient jamais couronné dans un festin.

Bigot sortit alors du salon, traversa un long corridor, et entra dans la chambre de dame Tremblay, une vieille ménagère, qui dormait sur sa chaise. Il l’éveilla et lui ordonna d’aller chercher sa maîtresse.

La vieille se leva vivement à la voix de l’Intendant. Elle était passablement avenante, avait la joue encore vermeille et regardait son maître comme pour lui demander son approbation quand elle ajustait son chapeau où rejetait en arrière ses rubans plus que voyants.

— Je veux que votre maîtresse monte dans la grande salle, allez vite ! répéta l’Intendant.

La ménagère fît une révérence, mais elle serra les lèvres de crainte, probablement, de laisser échapper quelques observations inopportunes, et puis elle sortit.