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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/110

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CHAPITRE VIII.

CAROLINE DE SAINT CASTIN.

I.

La dame Tremblay traversa une suite de pièces, puis revint un moment après pour dire que sa maîtresse était descendue à sa chambre secrète, afin sans doute, de moins entendre le bruit qui la troublait si fort.

— Je vais aller la rejoindre, répliqua l’Intendant ! vous pouvez vous retirer, dame Tremblay.

Il traversa le salon et alla toucher un cordon dissimulé dans l’un des panneaux brillants qui couvraient les murs. Une porte s’ouvrit et laissa voir un escalier garni d’épais tapis qui conduisait aux larges voûtes du château.

Il descendit d’un pas empressé mais peu sûr.

L’escalier aboutissait à une chambre spacieuse, où une lampe magnifique, suspendue par des chaînes d’argent au plafond peint en fresques, répandait des flots de lumière. Les murs de cette chambre étaient couverts de superbes tapisseries des Gobelins, qui représentaient les plaines de l’Italie, toutes ruisselantes de soleil et parsemées, dans une splendide échappée de vue, de bosquets, de temples et de colonnades. L’ameublement en était d’une magnificence vraiment royale. Tout ce que le luxe pouvait désirer, tout ce que l’art pouvait fournir se trouvait là. Sur un sofa reposait une guitare et tout auprès, l’écharpe et les gants de la jolie reine du lieu.