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le chien d’or

Toto pectore diligam
Unicè et Dominum colam
Qui lenis mihi supplici
Non duram appulit aurem.

Aurem qui mihi supplici,
Non duram dedit ; hunc ego
Donec pectura spiritus
Pulset semper, Amabo !

Madame de Tilly devina ce qui se passait dans l’âme de sa nièce, mais pour ne pas l’effaroucher, la douce enfant, elle ne fit pas semblant de comprendre. Elle se leva en silence et l’entourant de ses bras, elle la pressa sur sa poitrine, et l’embrassa avec effusion ; puis, sans dire un mot, elle sortit. Elle ne voulait pas l’empêcher de trouver dans la musique, un refuge contre ce trouble étrange qui l’agitait.

La voix d’Amélie devint de plus en plus douce et mélodieuse, à mesure qu’elle redit le joyeux et solennel cantique. Elle le chantait dans la version faite pour la reine Marie de France et d’Écosse, alors que l’existence de cette souveraine était belle et ses espérances brillantes ; alors que les jours de malheur qui devaient venir, n’avaient pas encore d’aurore.