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CHAPITRE XII.

LE CHÂTEAU ST. LOUIS.

I.

Le comte de La Galissonnière et plusieurs des premiers officiers, en grande tenue, se promenaient à pas lents sur la galerie du château, en attendant l’ouverture de la séance du conseil de guerre. L’heure de la réunion était sonnée, mais l’Intendant et quelques-uns des hauts dignitaires de la colonie n’étaient pas encore arrivés de Beaumanoir.

Le château St. Louis s’élevait fièrement dans son vêtement de pierre, sur le bord du cap, immédiatement au-dessus des rues étroites et tortueuses de la basse ville. Il était flanqué de pavillons carrés. De la galerie de fer, on apercevait en bas, à une grande profondeur, le clocher de la vieille église de Notre Dame des Victoires, avec sa girouette dorée.

Du marché de Notre-Dame et du quai où les vaisseaux étaient amarrés, montaient des voix et des bruits de toutes sortes : c’étaient les matelots, les charretiers, les habitants qui se hélaient et s’apostrophaient ; et tous ces cris mêlés et confus, formaient un étrange et assourdissant concert. Le gouverneur se plaisait à ce tintamarre. Il préférait les honnêtes clameurs du travail et de l’industrie, aux accords de la musique

À l’ancre, sur les flots profonds, tout près des caps élevés, on voyait des vaisseaux marchands qui avaient trompé la vigilance des croiseurs anglais.