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LE CHIEN D’OR

illuminé au milieu de ces flots sombres, comme l’espoir dans une âme endolorie.

Tout à coup, la brise du soir apporta, comme une voix d’un monde supérieur, les mélodieux tintements des cloches de Charlesbourg. C’était l’Angelus qui invitait les hommes à la prière et au repos.

XIII.

Les suaves vibrations de l’airain sacré flottèrent mollement sur la forêt et les coteaux, sur les plaines et les rivières, sur les châteaux et les chaumières, disant à tout ce qui vit, aime et souffre, qu’il faut louer le Seigneur et le prier. Elles rappelaient à l’homme la Rédemption du monde, par le miracle de l’Incarnation ; la gloire de Marie, bénie entre toutes les femmes, de Marie la vierge choisie par Dieu pour être la mère de son Fils éternel !

Les cloches sonnèrent ! sonnèrent !… Et dans les champs et les bois, les hommes élevèrent leurs cœurs vers Dieu et suspendirent leur travail ! Et près du berceau chéri les mères à genoux récitèrent la sainte prière, comme seules les mères savent la réciter ! Et les enfants vinrent s’agenouiller à côté de leurs mères pour apprendre comment un Dieu s’est fait petit comme eux, pour racheter les péchés du monde ! Le Huron qui tendait ses pièges dans la forêt et le pêcheur qui jetait ses filets dans les eaux ombragées, s’arrêtèrent tout à coup. Le voyageur qui passait en canot sur la rivière profonde, déposa son aviron, répéta les paroles de l’ange, et reprit sa course avec une vigueur nouvelle.

XIV.

Les cloches sonnèrent et elles parurent, à Caroline de St. Castin, remplies de consolations et de pitié.

Elle se mit à genoux, joignit les mains et récita cette prière que des millions de voix prononcent chaque jour :

Ave Maria, gratiâ plena !