et, souriant adorablement dans son incomparable coquetterie, elle lui répondit :
— Chevalier, vous parlez maintenant, comme un amant magnifique.
« Quelque fort qu’on s’en défende
« Il y faut venir un jour ! »
— C’est marché conclu, Angélique, et pour jamais !…
Mais je suis plus exigeant que vous ne pensez. Rien pour rien, tout pour tout ! Voulez-vous aider la grande compagnie dans une affaire importante ?
— Pourquoi pas ? En voilà une question ! Mais de grand cœur, chevalier !
Je vous aiderai en tout ce que peut faire convenablement une femme, ajouta-t-elle avec un brin d’ironie.
— Bien ou mal, convenable ou non !
Mais rassurez-vous ; il n’y a rien d’alarmant.
Au reste tout est bien quand c’est vous qui agissez.
— Alors, vite ! chevalier, faites-moi connaître cette épouvantable épreuve qui m’attend… et me vaut pareils compliments.
— Voici, Angélique. Vous avez une grande influence sur le seigneur de Repentigny ?
Angélique rougit jusqu’aux yeux.
— Sur Le Gardeur ? répondit-elle avec vivacité. Pourquoi son nom ? Je ne veux rien faire contre le seigneur de Repentigny !
— Contre lui ? Mais pas du tout ! pour lui !
Nous craignons qu’il ne tombe dans les mains des honnêtes gens. Vous pouvez l’en empêcher, Angélique, si vous voulez.
— Je respecte le seigneur de Repentigny, dit-elle, répondant plutôt à ses propres pensées qu’à la remarque de Bigot.
Ses joues devinrent pourpres et, de ses doigts nerveux, elle rompit son éventail dont elle jeta les morceaux à terre avec violence.
— J’ai fait assez de mal à Le Gardeur, probable-