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CHAPITRE XX.

CHASSÉ-CROISÉ ET QUESTIONS ET BABIL.

I.

Fatiguée de ses réflexions sur l’inconstance de la fortune et l’incertitude des événements, Angélique se mit à songer à sa toilette. Elle appela Lisette qui se hâta d’accourir, et se mit en frais de l’habiller et de lui raconter les nouvelles du quartier.

Le quartier, c’était tout un monde pour la loquace servante, et un petit monde fort agité, fort remuant, en ces temps-là ! C’était un epitome de la France elle-même, une miniature de Paris, où toutes les provinces, du Béarn à l’Artois, avaient des représentants ; un petit foyer où, comme dans la grande métropole du royaume, toutes les passions : l’amour, la haine, la crainte, l’envie, l’ambition, étaient violemment attisées.

Lisette en savait long ce jour-là. Elle avait recueilli tous les babillages que les servantes s’étaient passés d’une galerie à l’autre. Et elles en avaient fait de merveilleux, les servantes, au sujet de la fête de Belmont ! Le nombre des carrosses, des hommes à cheval, des écuyères, les toilettes, le cortège des grands, le peuple ! c’était un dénombrement digne d’Homère.

II.

— Qui étaient donc tous ces invités, Lisette, demanda Angélique.