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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/300

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LE CHIEN D’OR

nada, n’a pas moins de cœur ni de capacité qu’un Européen de trente ans ! je le démontrerai ! je vais me marier !…

Ce fut un éclat de rire. Quelques dames tout rougissantes le félicitèrent de sa vaillante détermination. Peu après, le bruit courait que le docteur était sur le point de se marier.

VIII.

La discussion fut interrompue, car une foule nouvelle envahissait les jardins. C’était entre autres le chevalier de La Corne avec sa charmante fille Agathe de La Corne St. Luc, madame de Tilly, Amélie de Repentigny et les frères de Villiers.

Les frères de Villiers avaient atteint le chevalier de La Corne sur le chemin et lui avaient demandé la permission de passer devant. Cette courtoise façon existe encore.

— Oui, passez, Coulon ! leur répondit le chevalier. Et il ajouta :

Je suppose qu’il ne reste rien de mieux à faire, à un vieillard qui date des seize cents, qu’à se ranger pour laisser passer les jeunes. Et il fit un clin d’œil narquois à mademoiselle Agathe en disant cela.

Pourtant, j’aimerais bien voir un peu mes vaillants petits poneys normands se mesurer avec vos grands chevaux anglais !

Où les avez-vous eus, ces chevaux ? courent-ils ?

— Nous les avons pris au sac de Saratoga, répondit Coulon. Ils couraient bien alors ! mais, tout de même, nous les avons attrapés !

— Heureux jeunes gens ! nobles garçons ! exclama le chevalier, en regardant passer les deux frères sur leurs rapides montures. Un jour, j’en suis sûr, la Nouvelle-France sera fière de les posséder !

IX.

Pierre Philibert aida madame de Tilly et sa nièce Amélie de Repentigny à descendre de voiture.