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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/308

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CHAPITRE XXII.

SIC ITUR AD ASTRA.

I.

La demeure de Belmont s’était parée bien des fois pour des fêtes, depuis les jours de l’Intendant Talon qui l’avait bâtie, mais jamais tant de belles femmes et de vaillants hommes ne s’étaient trouvés réunis à la fois dans ces vastes salles.

Les dames ne se levèrent point de table immédiatement après le dîner, mais suivant la coutume de la Nouvelle-France, elles se mêlèrent à la conversation des hommes qui dégustaient les fines liqueurs. Elles prévenaient ainsi des excès souvent regrettables, et ajoutaient un charme particulier à la causerie.

Les serviteurs emportaient les plats vides et les splendides restes des pâtisseries de maître Guillot.

Maître Guillot, du fond de sa cuisine, jugeait de l’esprit et du bon goût des convives par ce qu’ils avaient mangé. Il se sentait apprécié ce jour-là ! Les nobles hôtes en seraient récompensés, car l’âme du cuisinier passait dans ses œuvres et se transmettait avec ses goûts purs et relevés.

II.

Le bourgeois, à la tête de la table, pelait des oranges et tranchait des ananas pour les dames, riait et racontait des anecdotes piquantes qui amusaient beaucoup.