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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/313

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LE CHIEN D’OR

rougissantes comblèrent le bourgeois de louange ; les messieurs firent éclater leurs bravos ! Tous jouissaient par anticipation de ce renouvellement de la charmante hospitalité de Belmont.

— Il pleut des gâteaux ! dit le chevalier à sa pétillante voisine, et les gouttes d’or du bonheur ne tombent que du cœur de la femme ! Qu’en pensez-vous, Hortense ? Quelles sont les jeunes filles de Québec qui consentiraient à partager avec Pierre le soin de faire les honneurs du château de Belmont ?

— Toutes ! répondit Hortense.

Mais pourquoi, ajouta-t-elle, le bourgeois Philibert ne parle-t-il que des demoiselles de Québec ? Il sait pourtant que je suis des Trois-Rivières, moi !

— Oh ! il a peur de vous ! vous transformeriez Belmont en un paradis ! Ce serait plus beau que la promenade sur le cap, lorsque tout le beau monde de Québec s’y promène ! Qu’en pensez-vous père de Berey ?

— J’en pense ce que dit Horace ! Et je suis sûr qu’Horace est ce qu’il y a de mieux après les Homélies !

« Teretesque suras laudo, et integer ego !  »

VIII.

— Tout de même, continua de La Corne, j’espère que Pierre fera son choix avant longtemps. Nous avons hâte d’opérer une descente journalière dans les catacombes du vieux Provençal, le sommelier ! c’est là que sont ensevelis les meilleurs crus de la France !

Le chevalier disait cela à dessein, pour inquiéter le vieux Provençal qui se tenait debout derrière sa chaise, et rêvait à son cellier si bien rempli.

— Et si Pierre ne se marie pas, demanda Hortense, que deviendra-t-il, que deviendrons-nous ? nous surtout ?

— Il est bon garçon, nous boirons son vin tout de même !