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LE CHIEN D’OR

dans la Nouvelle-France, ce rameau d’olivier greffé sur l’arbre superbe de l’empire Britannique !

Le père de Berey chanta donc :

Grand Dieu, sauvez le roi !
Grand Dieu, sauvez le roi !
Sauvez le roi !
Que toujours glorieux,
Louis, victorieux,
Voye ses ennemis
Toujours soumis !

L’assemblée tout entière fit chorus. Les gentilshommes levèrent leurs coupes et les dames agitèrent leurs mouchoirs blancs. Les vieilles murailles tressaillirent de joie au bruit des applaudissements.

Les chansons et les discours se succédèrent ensuite, divisant comme avec une lame d’or les heures rapides du dessert.

VIII.

Les longs discours n’étaient pas de mode alors, au dîner, et l’on ne gâtait pas le plaisir de la table et les charmes de la conversation par d’interminables périodes sur des sujets éternellement rebattus.

Le bourgeois crut devoir, toutefois, remercier ses hôtes, de l’honneur grand qu’ils avaient daigné lui faire.

— Les portes de Belmont depuis si longtemps fermées, dit-il, sont ouvertes aux amis, maintenant que mon fils est de retour. Belmont ne m’appartient plus. J’espère que Pierre…

Il se prit à sourire mais il se donna garde de jeter les yeux du côté où ses paroles pouvaient avoir trop d’écho.

J’espère que Pierre trouvera quelqu’une de nos charmantes Québecquoises pour partager avec lui le soin de sa maison, et nous donner une franche hospitalité quand nous y reviendrons.

D’immenses applaudissements répondirent à ces paroles pleines de signification. Les dames toutes