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LE CHIEN D’OR

parlait avec une effusion qui semblait la remplir de félicité.

V.

Les accords de la musique retentirent de nouveau sous les plafonds sonores. C’étaient les préludes à la santé du roi.

— Préparez-vous à faire chorus, chevalier ! fit Hortense, le père de Berey va chanter l’hymne royal.

— Vive le roi ! répondit de La Corne. Jamais plus belle voix n’a chanté la messe, ni entonné : « Dieu sauve le roi ! » J’aime entendre un prêtre du Seigneur redire tour à tour avec solennité, les odes à la patrie et les psaumes de David !

Notre premier devoir est de louer Dieu ; après Dieu, le roi !

Jamais la Nouvelle-France ne faillira à l’un ou à l’autre de ces devoirs !

De La Corne était loyal jusque dans ses fibres les plus intimes.

— Jamais ! chevalier ! Le droit et l’Évangile règnent ou succombent ensemble ! repartit Hortense en se levant.

VI.

Tout le monde se leva.

Le révérend père de Berey entonna de sa voix riche et sonore le chant royal composé par Lulli, en l’honneur de Louis Quatorze, à l’occasion de la fameuse visite qu’il fit au couvent de St. Cyr, avec madame de Maintenon.

Les paroles, écrites par madame Brinon, furent ensuite traduites en anglais, et paroles et musique, devinrent, par la plus singulière des transpositions l’hymne national de l’Angleterre.

— Dieu sauve le roi !

Ce chant-là, la France ne l’entend plus… Il est enseveli avec la loyauté du peuple sous les ruines profondes de la monarchie ! Mais il se répète encore