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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/378

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CHAPITRE XXVII.

LA CHANSON À LA RAME.

I.

V’là l’bon vent !
V’là l’joli vent !
V’là l’bon vent,
Ma mie m’appelle !
V’là l’bon vent !
V’là l’joli vent !
Ma mie m’attend !

Ce gai refrain faisait retentir les rivages, et des voyageurs plongeaient en cadence dans les vagues bleues, leurs rames d’où tombait une pluie de gouttelettes fines que le soleil transformait en diamants.

C’étaient la famille de madame De Tilly, Pierre Philibert et les censitaires qui retournaient au vieux manoir.

Le fleuve coulait majestueusement et comme drapé dans un manteau de lumière, entre ses bords escarpés que les champs verdoyants et les bois feuillus couronnaient.

Rien, dans le Nouveau Monde, n’égalait la beauté de ces rives avec leurs files de maisonnettes blanches et leurs villages coquettement assis autour de l’église.

II.

La marée montante avait parcouru deux cents lieues déjà, et elle refoulait encore le grand fleuve.

Le vent soufflait de l’est et nombre de bateaux