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Page:Kirby - Le chien d'or, tome I, trad LeMay, 1884.djvu/401

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CHAPITRE XXIX.

UNE JOURNÉE AU MANOIR.

I.

Amélie se leva. Elle était rose et gaie comme les reflets du matin. Elle n’avait guère dormi, pourtant, à cause des émotions nouvelles qui avaient agité son âme. Mais le bonheur ne fatigue guère et elle se trouvait heureuse.

Elle fit une toilette simple, noua un ruban bleu dans ses cheveux noirs, se coiffa d’un chapeau de paille à larges bords et descendit au jardin. Elle souriait à tous les objets et bénissait tout le monde.

Elle s’informa à Félix Beaudoin, de son frère Le Gardeur.

— Où est mon frère, Beaudoin, le savez-vous ? l’avez-vous vu ce matin ?

— Oui, mademoiselle, répondit le vieux Félix en saluant respectueusement, il vient justement de faire seller son cheval pour aller au village. Il a demandé une carafe de cognac. La carafe a été apportée.

— Merci ! fit-il, remportez-la ; je ne boirai pas une goutte.

Le valet le regardait tout surpris.

— Je ne boirais pas même le nectar des dieux dans ce manoir, ajouta-t-il.

Et comme le valet se retirait :

— Faites seller mon cheval, s’il vous plaît, demanda-t-il, je vais me rendre au village. Les gosiers altérés comme le mien trouvent là une excellente liqueur préparée par le diable.