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LE CHIEN D’OR

VI.

Le vieux Éole répéta son appel sonore, comme pour corroborer le récit d’Amélie.

— Allons, fit Le Gardeur, sinon nous pourrions subir encore la touchante amitié du vieux trompette.

Ils suivirent le sentier fleuri qui conduisait au manoir. Les merles et les loriots chantaient sur leur passage, et partout, sur les branches et dans les fougères, les insectes luisants trottinaient au soleil.

Madame de Tilly les attendait sur le seuil de la grande porte :

— Venez, mes enfants, leur dit-elle, comme je suis heureuse de vous revoir ensemble, et de vous faire asseoir ensemble à ma table !

Amélie pensa en la regardant :

— Je ne sais pas si elle compte Pierre parmi ses enfants.

Vous saurez, continua la noble châtelaine, en suivant le grand Félix Beaudoin dans la salle à déjeuner, vous saurez que les Iroquois se sont éloignés de notre frontière. Il est probable qu’ils ne feront plus guère parler d’eux. C’est un messager spécial qui m’a apporté cette nouvelle… Une bonne nouvelle, n’est-ce pas ?

— Excellente ! bonne tante, répondit Amélie…

Le Gardeur fit un signe de la tête qui signifiait le contraire,

— Pierre Philibert remarqua :

— Les Iroquois sont de vieilles connaissances que j’aime bien à revoir… au bout de mon épée.

— Vous ne laisserez donc pas le manoir, maintenant, mes braves guerriers, reprit madame de Tilly en s’adressant à Philibert et à Le Gardeur, et vous aurez tout le temps nécessaire pour vous entendre avec Amélie au sujet de vos amusements.

— C’est tout arrangé, tout, fit Amélie avec vivacité.

Nous avons tenu cour plénière ce matin, et pré-