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Page:La Blondine ou avantures nocturnes entre les hommes et les femmes, 1762.djvu/49

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fit, mais ſi fortement, que dans quelques coups il rompit la porte et la barricade et entra avant de quatre doigts. La Dame retira alors ſa main, pour me gratter légèrement le haut du membre, afin de l’exciter et de le mettre en fureur par ce chatouillement. La Dame leva après cela d’une main les feſſes et Cléante entra alors tout entier au dedans. Ah, diſoit la jeune Mariane en gemiſſant, pouſſez, pouſſez, Medor, vous n’étes pas encore jusqu’au bout du canal. Cependant Cléante ſecoua d’une étrange manière, ce qui lui fit faire une abondante éjaculation de ſémence que le vaiſſeau feminin en régorgeoit. La jeune fille le ſerra amoureuſement entre ſe bras, pendant que Cléante éjacula à gros boüillons, elle le baiſa tendrement et fit entendre de petits mots mals articulés. Je me ſouviens d’avoir vû le portrait de cete fille, elle eſt auſſi grande qu’une fille le peut étre, ſans étre ridicule, ſa taille eſt bien priſe, quoiqu’elle la néglige, elle a beaucoup d’embonpoint, ſes yeux ſont noirs, vifs et bien fendûs, ils n’ont rien de trop languiſſant et leur douceur eſt animée par un certain brillant, qu’elle ménage comme il lui plait, ſa bouche eſt fort petite, ſon teint eſt d’une blancheur vive et animée, quand elle parle ce qu’elle dit plait aux hommes, elle a l’air presque comme Venus,